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l'oreille de Denys

 

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ARRET DE COMMERCALISATION

4e de couverture : Pascal Françaix

Ç’aurait pu être un bon bouquin. Il en possédait les atouts. La profession du héros : psychologue – qui plus est sexologue. Le protagoniste le plus lucratif pour un auteur, le plus apprécié des lecteurs. Un vrai métier de best seller !

Idem des principaux éléments de l’intrigue – de l’or en barre – : un quinqua condamné par son cardiologue pose un dernier regard (ou plutôt, une ultime oreille) sur le monde qu’il s’apprête à quitter ; une jeune adulte crée une fondation pour lutter contre le symptôme dont son amoureux a péri ; les deux personnages s’influencent, en dépit de leurs dissemblances culturelles et sociales.

Du nanan, je vous dis. Calibré pour tuner. À un tel point de perfection, on se passerait du livre. Un bon bouquin se reconnaît d’abord et surtout à son pitch. Seulement voilà, l’auteur a commis la bévue qui vous gâche une tambouille : au lieu de suivre la recette, il y a mis du sien. Et le sien d’un Renaud Marhic n’est pas le mien de tout le monde.

Ce livre, disons-le tout net, est un livre méchant. D’autres ne manqueront pas de s’en émouvoir – à raison. Les livres qui mordent leurs maîtres ne sont pas courus des lecteurs. Là où le titre annonçait un héros à l’écoute de ses prochains, le récit nous immerge dans une cacophonie introspective. Certes, elle n’est que l’écho des dissonances ambiantes, mais est-il réellement besoin de leur prêter l’oreille ?

Comme si cela ne suffisait pas, l’auteur se pique d’inaugurer un style, une façon bien à lui de cadencer les phrases, de combiner les rythmes, d’escamoter les mots, pour mieux nous confronter à la part d’inscrutable tapi dedans l’écrit, derrière la pensée et les actes de ses personnages. Trouvaille de barge, je vous dis !…

Et d’ailleurs, quelle idée pour un écrivain de se préoccuper d’écrire ! Après qu’il a chopé l’intrigue, rédiger suffit bien ! Avec ce roman, son quatrième, Renaud Marhic confirme son incapacité totale à nous offrir un bon bouquin. Un chef-d’œuvre, peut-être – mais qui en a besoin ?...

ils en ont dit :

Prêtons l'oreille à la rumeur du monde

(...) Les éditions Rhubarbe ont pris l'habitude de publier des romans hétéroclites, inclassables autant qu'étranges, mais qui laissent des traces. Et le dernier roman de Renaud Marhic, L'oreille de Denys, est de ceux-là. Attention, âme sensible et effarouchée s'abstenir, dès les premiers mots, voilà un style qui décoiffe. (...) Des phrases brèves, sans verbe. Des images qui font mouche, à la fois baroques et quotidiennes. Des jeux de mots à l'emporte pièce et une façon haletante -et pas toujours simple à suivre - de conter l'histoire la plus simple. Le propos commence joyeusement et très érotiquement. Psychologue et sexologue sur le retour,Denys le narrateur se retrouve à écouter les ébats des voisins du 4e... et leurs échanges avant et après. Las, à écouter ses voisins on apprend de tas de choses sur notre société (...) que se cache-t-il derrière ce petit manège ? (...). Il y a quelque chose de pourri en ce royaume, et Renaud Marhic le dénonce avec force... et jouissance.
(Le Bien public, J. REMY)

...Avec l'Oreille de Denys, l'auteur brestois s'engage dans un nouveau registre, celui de la dénonciation d'une société de consommation qui cultive la pauvreté de langage d'une génération nourrie de reality-show. C'est haletant, féroce et dérangeant, y compris dans le style escamoté de la narration (Magazine Sillage, n°132)

Publicité et marques internationales constituent l’unique culture d’une part de la population, dont le langage se limite au vocabulaire des messages SMS, et qui se laisse émouvoir par n’importe quelle ineptie vue à la télé. Dans ces conditions, avec le soutien de certains psys autoproclamés, il est facile de fabriquer de nouveaux mythes, bien entendu lucratifs. Voilà la philosophie de ce roman. Renaud Marhic est un de ces inclassables qui, refusant la narration linéaire, n’oublient toutefois pas de raconter une vraie histoire afin d’illustrer leur propos. S’il ne s’agit pas exactement d’un suspense, on l’aura compris, le récit reste diablement vivant. “Un livre qu’on kiffe trop grave” dirait Laetitia. L’observation du monde actuel amène une délicieuse tonalité caustique. Véritablement original. (Claude Le Nocher)

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… Où il ne sera pas question de la seule « Oreille de Denys », mais également de celle de Renaud Marhic, de celle qu’il prête aux messages de notre époque (des plus flagrants aux plus insidueux).

Renaud Marhic, donc. Il écoute, décrypte, démine, retranscrit… en un verbe comme en cent : il écrit. Il ne se contente pas de sortir des livres, il en écrit.

Évoquer la prose de Marhic, c’est parler d’une littérature contemporaine et adulte (ce qui ne l’empêche nullement d’être hantée), montrer qu’un style des plus travaillé peut être le meilleur outil de discernement, et non une technique d’enfumage.

Marhic, s’il arrache de nombreux masques, ne théorieducomplote pas le moins du monde, il a trouvé quelque chose de plus pertinent à faire : établir un état des lieux le plus précis possible (faisant donc appel aux ressorts les plus poétiques de la langue) du théâtre des manipulations en cours... (Frédérik Houdaer)

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"...Renaud a un style, un de ces styles qui donne envie d'écrire, comme Phillipe Djian. Renaud a aussi une vision de ses contemporains et de la société ; c'est au travers de l'Oreille de Denys - entre autre ex-sexologue solitaire - qu'il nous cause du monde. Le notre avec ses lolitas de 10 ans d'âge, ses "adulescents" ou "kidults". Alors bien sûr on croise I Will Survive "en choeur brisé" aux "premiers néons" d'un bar PMU "qui joue NRJ"... Plus loin ce sont les chants d'Asie Centrale ou "les harpistes paraguayens" de chez Nature & Découvertes, le jingle de Chuppa Chups, le "Do, ré, mi, do Leclerc !", Eminem, Kool Shen, Le pays de Candy - où comme dans tous les pays, on s'amuse, on pleure on rit - Keren Ann... Un scoop sur la mort de C. Jérôme et le rôle de Florent Pagny dans cette ténébreuse affaire. En contrepoint, on croise aussi, par exemple, le Malpertuis de Jean Ray, faut dire que Renaud Marhic est un érudit..." (Dj Duclock)

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Dernière modification : 29 septembre 2008