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Le Crible |
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Le crible, anamnèse, Denis BorelJournal d'un amnésique, journal d'un travail de mémoire, exploration hasardeuse, incertaine d'un passé enfoui et enfui. L'enfance, la mère tôt disparue, la tante qui la remplace en sacralisant l'absente, les difficiles étapes de construction d'un moi, l'illusion de l'écriture, le tout mis en perspective par les notes du médecin, notes elles-mêmes plus énigmatiques que rationnelles. Mais ce qui marque, plus que l'histoire, c'est le style : somptueux, baroque, accidenté. Le premier effort consenti, on s'y abandonne avec délices. 2-9523675-3-1 - 5,00 € ils ont dit : "à humer les vieilles senteurs de jardins ombragés, de mur mangé au lierre et de bibliothèque, à longer les couloirs de la "clinique", à s'attarder entre les quatre murs blancs de la chambre ou dans le cabinet du docteur J.M., on est un peu chez Proust, un peu chez Maupassant. (...) Le crible, c'est un peu tout cela, pas tout à fait cependant et bien plus qu'un texte superbement composé, musical et poétique, dont on aurait envie de citer chaque phrase pour être sûr de témoigner de sa beauté... (Isabelle Roche, Lelittéraire.com, septembre 2006)
"Soit de forme émiettée
à ses propres yeux, soit qu'il n'ait pu se trouver dans le réel, Simonet,
le narrateur, tente l'aventure de la reconstruction de soi.
Mais, "barré, le chemin du
retour", il lui faut passer son être au crible de
l'anamnèse, du récit sous écoute médicale. Il s'engage alors dans la
plongée profonde, le basculement "du côté des fantômes", la
relecture des "légendes" incomplètes sous les images du passé...
C'est le retour aux "femmes inaccessibles, pour ne pas dire
inconcevables", au jardin de l'enfance
embaumée où
vit - ou gît peut-être - l'image de l'énigmatique et idéal amour
jamais atteint, retour au rêve de nudité, et, dans un mouvement de paroles
et de silences mêlés, l'aller vers une
solitude acceptée, "quitte à regagner, au profond du
cœur, la clairière intacte, en dépit de tout."
(Michel Host)
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