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Achill island note book (poésie), Werner Lambersy
A propos d’ « Achill island… », extrait d'une interview de Werner Lambersy parue dans Décharge n°131 :
l’Irlande est une destination fréquentée
par la poésie, le pays suscite volontiers nostalgie, mélancolie désenchantée,
au point que quelquefois il n’est plus qu’un cliché. Quelle a été
votre approche du thème ?
WL. Le cliché a ceci d’intéressant que tout ce qui y est inscrit
laisse au reste la surprise et l’émotion d’une complicité véritable
et personnelle. On sait qu’il n’y a pas d’autre(s) vérité(s) que
celle(s) qu’on découvre tout seul. Le bagage de soi, qu’on emporte
avec soi et souvent malgré soi, cherche toujours une place où se poser.
La poésie est affaire de nomades. Ils plantent leur tente partout, le
temps de retrouver dans les étoiles et parmi les hommes, le ciel et
l’enfer qui les poussent à partir. A cet égard, l’Irlande vous met
d’emblée devant l’immense, que ce soit l’âme ou la mer…
Contrairement à d’autres écrivains
voyageurs qui privilégient le rythme du marcheur, vous ne dédaignez pas
l’automobile ou le train. Cela détermine-t-il une autre vision du
monde, donne-t-il un autre rythme à votre poésie ou bien est-ce
anecdotique ? Le voyage, l’ailleurs, l’autre, sont-ils thèmes de
prédilection ?
WL. Le regard est une synthèse. Que cela soit celle
du coup de foudre en amour ou le coup d’œil du marcheur, on voit
toujours la même chose mais autrement. Chaque vitesse met en
relief l’un ou l’autre élément qu’une approche plus lente ou plus
rapide aurait tenu discret, sinon secret. Montaigne, il le dit, écrivait
à cheval ; Michaux
aussi, mais chevauchant « le
dragon » comme disent les Chinois. Homme des plus ordinaire, je
prends volontiers le pouls de l’univers en voiture ou en train. C’est
affaire d’époque et peut-être de tempérament ? Rien n’est
anecdotique. Tous les poèmes sont de circonstance(s)… Il n’y a ni
autre ni ailleurs ; ils sont simplement la part de nous que nous
ignorons encore. Le voyage est toujours intérieur. Sinon, ce n’est
qu’un déplacement et nous, des personnages déplacés. Il s’agit donc
de retrouver sa place, même si celle-ci, comme la matière, se redéfinit
sans fin. C’est notre façon d’être la création, la créature et le
créateur.
2-9523675-9-0 ; 9,00 €
ils ont dit :
Sitartmag
Anne-Marie Mercier-Faivre : On y
trouve toute l’atmosphère de ces terres : lumières et pluies, petites
gens, bières et whisky, pubs chaleureux, catholicisme, hurling, famines,
cimetières, moutons peints de couleurs, routes sinueuses, bateaux au
loin, bonjours et bonsoirs… Tout cela pourrait n’être qu’une suite
de clichés sans le talent de Lambersy pour faire de tout poésie : les
mots, les pancartes, les objets, les gestes sont autant d’appels à la rêverie,
aux rapprochements, à l’extraction de l’essence d’un paysage ou
d’un instant.
Encres vagabondes Gilbert
Desmée
Dans une poésie belle et simple,
[Werner Lambersy] nous dit des choses profondes de la vie, des traces de
Joyce, de souvenirs littéraires en résurgence, des mythes qui surgissent
au détour du chemin, des regards portés sur la terre et les hommes qui tiennent
/ leur verre à la main / comme si / l’ombre allait descendre dedans.
Cette poésie nous entraîne à rêver d’un voyage initiatique où nous
nous rencontrerions dans le regard porté vers les autres, ceux qui nous
ressemblent et ne nous ressemblent pas, ceux dont l’histoire n’a pas
les mêmes repères ; alors lucide et candide, nous voyageons sans but précis
en la poésie de Werner Lambersy qui nous invitent à regarder avec avidité
: Ici / on regarde / les yeux comme la / Terre promise. Et ce
voyage prend des allures d’intense vie, d’émerveillements,
d’ironie, de drames qui s’invitent dans le paysage, d’hommes et de
femmes en leur quotidien qui croisent votre regard.
Merci à Werner Lambersy pour ce recueil qui nous offre des images
extraordinaires ; une fois le livre refermé, celles-ci continuent à nous
accompagner.
Maison
de la poésie de Namur (Béatrice Libert)
Diérèse n°35 (Alain Hélissen) "Comme
l'herbe piétinée, les mots repoussent sans cesse... chacune des images
croquée renvoie au coeur de l'humain..."
Lelittéraire.com, (Isabelle Roche)
Bleu
de paille (Jean-Marie Perret)
La
luxiotte (Alain Jean-André)
Decharge n°132 (Jacques Morin)
"On ne lit pas le carnet de voyage de
Werner Lambersy avec cet oeil un peu las, avec lequel on feuillète un
album photos ou visionne la soirée diapos de vacanciers un rien barbants.
Il y a une mise en perspective historique et littéraire, sociale et géographique
qui donne déjà de la consistance à notre découverte de l'Irlande. Île
d'Achill face à l'Atlantique, avec ce rien de distance d'un Belge chez
les Celtes. Mais l'intérêt essentiel, j'y viens directement, c'est la
beauté poétique qui émane de ces pages de journal. On admire la
splendeur des cartes postales mais en vers, et des panoramas à couper le
souffle mais en mots. En clair, il y a des images-trouvailles toutes les
deux pages et pour un amateur comme moi, c'est un bonheur. Je vais en
citer deux-trois exemples, avec le vague remords de déflorer un
tantinet une oeuvre qui mérite d'être lue et appréhendée intégralement
: et le lit
au drap amidonné de lune ou les étoiles
lisent
silencieuses le livre des toits Je m'arrête pour ne pas trop
picorer et détourner des pépites à remettre dans le contexte. Je suis
(verbes être et suivre). J'entre dans cette fantasmagorie, cet
imaginaire, cet émerveillement, cette poésie, qui me semble quelque part
étalon de la poésie que je défends. Je rapprocherais volontiers deux
strophes distantes dans le recueil où la création voisine, comme une façon
de poser l'image un peu à l'identique ou tout au moins en ressemblance : La tête chauve
des collines s'enfonce
en de lourds oreillers de
brumes et 60 pages plus loin : La lune enfonce la tête
dans
l'oreiller
des collines avec une idée conceptuelle parallèle.
Werner Lambersy emprunte les pas de Joyce, Yeats, Böll, Homère enfin...
il n'a pas à rougir, d'autres iront à leur tour sur ses traces. "
Poésie1 n°48 (Michel Baglin)
"...Entre gravité et ironie, Werner sait trouver son
chemin dans le quotidien, faire halte pour la mousse d'une bière,
s'attarder devant un muret de pierre et, avec le sourire, faire sourdre
l'arrière-pays presque métaphysique que dissimule tout paysage. Car ici
ou ailleurs, les hommes ont au cœur le vertige de ce qui les dépasse..."
Le coeur flambe (19 novembre 2018)
https://lecoeurflambe.com/2018/11/19/achill-island-note-book-werner-lambersy/ |